Omegon minitrack Lx Quattro : une monture poids plume ! !



Prendre des photos de nuit nécessite, entre autres, de régler un temps de pose le plus élevé possible que notre matériel le permet, afin de faire rentrer un maximum de lumière et d’informations sur le capteur. Mais on est également limité sur ce temps (ça serait trop facile sinon !).
En effet, passé un certain cap, nos étoiles vont former des trainées au lieu d’être un joli point. Ceci est dû au fait que la terre tourne et par conséquent notre ciel « bouge ». Prendre une photo trop longue induit que l’on capture le « mouvement » des étoiles (aussi subtile soit-il) et crée ainsi un filé d’étoile.

Temps de pose normal VS temps de pose trop long


Pour remédier à cela, il existe la monture équatoriale. Cet outil permet de compenser la rotation de la terre, de garder l’appareil figé sur le ciel et donc de nous offrir des temps de pose beaucoup plus long qu’à la normale, jusqu’à plusieurs minutes !
Ce qui permet d’une part, d’acquérir beaucoup plus d’informations sur le capteur afin d’avoir une plus grande latitude de travail en post traitement, et d’autre part de pouvoir optimiser les réglages de l’appareil pour une image plus propre et moins bruitée.

Sans monture VS avec monture Minitrack Lx Quattro
Pour une exposition similaire on constate une réduction de bruit considérable ainsi qu’une quantité de détails plus importante, notamment dans les nébuleuses à gauche ou encore dans les nuages de gaz en général présents dans toute l’image
(les zones sombres sans étoiles)
Photo avant/après traitement avec la Minitrack Lx Quattro
Il y a une très grande quantité d’informations sur l’image brute permettant une latitude de travail impressionnante

Il existe pléthores de montures différentes, pour tout type d’utilisation et tous les budgets.

Pour ma part, dès mes débuts dans la photo de paysage nocturne je me suis tourné vers la Minitrack de chez Omegon. A l’époque, j’étais en voyage au long cours, et l’argument du poids et de l’encombrement m’a suffi.
Développée par Cristian Fattinnanzi, la Minitrack s’est vue améliorée à plusieurs reprise par Omegon, en collaboration avec son créateur : Lx2, Lx3, et la toute dernière Lx Quattro. A chaque modèle, elle a pris en robustesse, gagné en qualité de suivi ainsi qu’une capacité de charge augmentée. Avec la Lx Quattro, on peut facilement charger la bête jusqu’à 4kg (contre 2kg et 3kg respectivement pour les Lx2 et Lx3).

Minitrack Lx2, Lx3 et Lx Quattro

C’est justement avec cette dernière, après avoir déjà utilisé les précédents modèles, que je continue de prendre mes photos nocturnes aujourd’hui. Et je ne compte pas m’en séparer de sitôt !

J’ai souvent la bougeotte et en période estivale (pleine saison de la Voie Lactée) je suis pas mal en vadrouille en montagne ou ailleurs. Tout avoir à portée, dans mon sac à dos pour une virée dernière minute c’est primordial. Et l’avantage de la Lx Quattro, c’est qu’elle prend peu de place et rentre facilement dans un sac photo.
 

Minitrack Lx Quattro

Quand je pars randonner plusieurs heures pour passer une nuit en altitude, j’ai besoin d’être au plus léger possible. Pour environ 860g (monture + rotule), je doute pouvoir avoir mieux. Si j’ajoute le reste de mon matériel, 1 boitier + 1 objectif + trépied, j’ai tout un setup complet pour environ 2,5kg. Certes c’est un sacré poids quand on part bivouaquer en montagne mais cela reste plutôt léger quand on voit ce qu’on est capable de faire avec. Même pour ceux qui ne partent pas à l’aventure, c’est toujours agréable d’éviter à avoir porter un sac lourd, peu importe la distance.

Autre point, et pas des moindres, la Lx Quattro est entièrement mécanique ! Donc aucun besoin en électricité. C’est aussi, selon moi, un gros plus !
Cela fait des accessoires en moins à transporter (batteries, câbles etc …). Outre un gain de poids, c’est aussi un gain sur le nombre de choses à transporter. Moins il y en a, mieux on se porte !
Donc si l’on part plusieurs jours ou en voyage, on part l’esprit tranquille de ce côté-là.

Facile et rapide à mettre en place dans des conditions délicates comme ici les pieds dans l’eau salée !
Un soir d’été à 2600m d’altitude. Un bonheur de pouvoir emmener ce setup léger en bivouac en pleine montagne !

Soyons objectif, cette Minitrack Lx Quattro a tout de même quelques inconvénients :

– Déjà le poids max annoncé, à savoir 4kg. Il sera sans problème valable suivant le volume de son setup et vers où l’on oriente son appareil : la contrainte sur la monture ne sera pas la même suivant que l’on pointe le Nord, le Sud, l’Est ou l’Ouest.
Il faut éviter d’utiliser des objectif trop imposants en longueur, ce qui crée un porte à faux et contraint le mécanisme également (arguments valable pour les précédents modèles).
Le système de contrepoids via un ressort fonctionne très bien mais suivant le poids et/ou porte à faux de votre matériel, on peut atteindre plus ou moins ses limites.
Mais bon, atteindre les 3kg il faut déjà le faire… Avec mon A7 III + 24mm j’ai 1,1kg et 1,7Kg au 14mm (mon optique la plus lourde)

– La mise en station : quand on commence à prendre en main Minitrack Lx Quattro (ou les modèles précédents), il faut parfois se contorsionner un peu pour une mise en station via le viseur polaire. Mais on apprend vite à être efficace avec l’habitude. Cependant, je conseil fortement de faire une mise en station au laser, qui prend quelques secondes seulement.

– Durée de suivi : la monture étant mécanique, la durée de suivi est limité à 60min. Au-delà, il faudra remonter le mécanisme. Je ne le considère pas comme un défaut car ça ne me dérange pas du tout selon mon utilisation mais il est important de le souligner, pour ceux qui souhaiteraient notamment faire du timelapse.

– Sonnerie fin de suivi : c’est vraiment ce que j’aime le moins je pense sur cette monture. A le fin des 60 minutes de suivi, le mécanisme sonne comme un réveil à l’ancienne pendant 3-5s, une vraie minuterie de cuisine. C’est très bruyant, plutôt dérangeant et encore plus lorsque l’on est au calme en pleine nature, ou encore en bivouac à côté d’autres tentes. Ceci dit, pour ceux qui piquent du nez pendant leur session, ça a le mérite de réveiller !

Mise en station au laser : un confort et un gain de temps considérable !

Je trouve que ces défauts sont largement compensés par le confort d’une monture légère et compacte à emmener partout, sans parler des résultats bluffants pour un tel engin !
A noter un gros plus qui n’était jusqu’alors présent que sur la Lx 2, c’est que la Minitrack Lx Quattro est également utilisable dans l’hémisphère sud !! Un atout majeure selon moi, pour nos amis d’outre mer ou bien ceux qui partent en voyage sous l’équateur.

Pour finir, cette Minitrack Lx Quattro a tout de même un public ciblé. Elle a l’avantage d’être passe partout donc elle conviendra très bien à ceux qui, comme moi, ont besoin d’être mobiles, ou encore pour ceux qui voyagent. Concernant son utilisation, elle s’adresse clairement à de la photographie au grand angle comme du paysage nocturne et/ou de la voie lactée, et pour cela elle est vraiment très compétitive, avec des temps poses allant jusqu’à plusieurs minutes suivant sa focale ! Jusqu’à 4 à 5min au 14mm à titre d’exemple.
On peut aller jusqu’à du grand champ au 135mm autour de 1min de temps de pose suivant le poids / porte à faux de son setup (mais 45-50s sera préférable pour éviter trop de déchets). Au-delà, il est possible d’avoir des résultats mais ça commence à devenir un peu plus compliqué, mieux vaut se tourner vers des montures dédiées à cela.

Voici quelques exemples de photos avec les temps de pose que l’on peut atteindre à différentes focales (parfois plus sur les grand angles) :

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